Ben DAVAKAN

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Comment gagner la confiance de Google pour les contenus sensibles ?

Comment gagner la confiance de Google pour les contenus sensibles ?

Comment gagner la confiance de Google pour les contenus sensibles ?

Comment gagner la confiance de Google pour les contenus sensibles ?

Sommaire

Sur les sujets qui touchent directement la sécurité, la santé ou le patrimoine des personnes, Google applique des standards très stricts. Ces thématiques, souvent désignées par l’acronyme YMYL (pour « Your Money, Your Life »), exigent bien plus que des techniques classiques de référencement : elles demandent une démonstration tangible de crédibilité et de sérieux à tous les niveaux du site.

Pourquoi la santé et la finance sont traitées différemment par les moteurs

Google répète depuis plusieurs années que le contenu doit être prioritairement « utile, fiable et orienté vers les personnes ». Pour formaliser ces exigences, l’entreprise met en avant quatre piliers regroupés sous l’acronyme E‑E‑A‑T : Expérience, Expertise, Autorité et Fiabilité. Bien que ces critères s’appliquent à l’ensemble des contenus, ils prennent une importance particulière lorsque le sujet peut influer directement sur la santé ou la situation financière d’un individu.

Sur sa documentation sur les bonnes pratiques, Google précise :

Nos systèmes accordent encore plus d’importance au contenu ayant un score E‑E‑A‑T élevé lorsque le thème abordé peut avoir un impact significatif sur la santé, la stabilité financière ou la sécurité des personnes, voire sur le bien‑être collectif. Nous nommons ces sujets « YMYL ».

Parmi les catégories souvent classées comme YMYL, on retrouve notamment :

  • La santé et la médecine : articles médicaux, conseils sur les traitements, informations nutritionnelles, bien‑être.
  • La finance : conseils d’investissement, fiscalité, crédit, assurances, préparation de la retraite.
  • Le droit : informations juridiques, contrats, dossiers administratifs.
  • La sécurité numérique : protection des données, prévention des fraudes, cybersécurité.
  • L’information civique et l’actualité : dossiers politiques, électoraux ou touchant à la société.
  • Les situations critiques : catastrophes naturelles, violences, menaces à la sécurité publique.

Le référencement technique ne suffit plus

Lorsque votre site couvre une thématique YMYL, il ne suffit pas de « faire du SEO » au sens traditionnel du terme. Selon Nicolas Audemar, il s’agit avant tout de « reconstruire une crédibilité vérifiable » : chaque texte, chaque auteur, chaque référence doit contribuer à convaincre à la fois l’utilisateur et l’algorithme.

Thomas Casiez confirme cette analyse et rappelle que, pour des secteurs comme la finance, la priorité est d’établir la preuve tangible de compétence et de sérieux : « le travail technique et la créativité restent utiles, mais ils viennent en appui d’une exigence centrale : prouver l’expertise et la fiabilité des contenus ». Chez des sites qui gèrent des enjeux financiers, cela se traduit par des processus de validation éditoriale stricts et une transparence totale sur les auteurs.

On ne parle plus seulement d’optimisation : il s’agit de mettre en scène la crédibilité, résume Nicolas Audemar.

Quelques pratiques concrètes pour renforcer la confiance du lecteur (et de Google) :

  • Mettre en avant des auteurs identifiés, avec une biographie détaillée, des diplômes ou une expérience vérifiable dans la thématique traitée.
  • Rétablir systématiquement les sources : études scientifiques, publications officielles, rapports d’institutions reconnues.
  • Mettre à jour les contenus de façon régulière et documenter ces mises à jour (date, version, validateur).
  • Afficher clairement les mentions légales, les coordonnées de contact et les responsabilités éditoriales.
  • Documenter la gouvernance éditoriale : qui rédige, qui relit, qui approuve et selon quels critères.

L’« expérience » : nouveau critère à bien exploiter

L’ajout du premier « E » dans E‑E‑A‑T (pour Expérience) est relativement récent. À partir de 2022, Google a commencé à valoriser les contenus qui montrent non seulement une connaissance théorique, mais aussi une mise en pratique ou un vécu concret sur le sujet.

La théorie seule ne convainc plus, analyse Nicolas Audemar. Les auteurs doivent pouvoir démontrer qu’ils ont manipulé, testé ou observé ce dont ils parlent.

Concrètement, pour un site financier ou médical, cela signifie produire des éléments qui attestent d’une pratique : études de cas, comptes rendus d’expériences réelles (anonymisées si nécessaire), retours clients vérifiables, captures d’écran de résultats, ou encore méthodologies utilisées sur le terrain. Chez Meilleurtaux, par exemple, Thomas Casiez indique que la publication d’études de cas anonymisées, de témoignages et d’exemples concrets permet d’illustrer l’impact réel des recommandations et d’augmenter la confiance des lecteurs.

Quelques formats utiles pour démontrer l’expérience :

  • Études de cas chiffrées et datées, avec méthodologie explicite.
  • Interviews d’experts de terrain et comptes rendus d’opérations réelles.
  • Infographies ou outils tutoriels montrant un processus étape par étape.
  • Vidéos démonstratives ou enregistrements de conférences/ateliers.

Les risques pour les sites YMYL : peu d’erreurs tolérées

Les sites traitant de sujets YMYL évoluent sur une ligne fragile : même des plateformes historiquement reconnues peuvent subir des chutes sévères lorsqu’une mise à jour algorithmique remet en cause leur crédibilité.

Les exemples sont nombreux : des pertes de visibilité importantes sont souvent corrélées à des doutes sur la fiabilité, la qualité des sources, la gouvernance éditoriale ou encore sur la transparence des auteurs. Comme le rappelle Nicolas Audemar, « les pénalités peuvent être particulièrement douloureuses ». Il cite le cas de plateformes santé qui ont connu une baisse drastique de leur score de visibilité sur plusieurs années.

Thomas Casiez ajoute qu’une telle sanction ne représente pas uniquement une baisse de trafic : pour des entreprises dont le modèle repose sur la confiance (conseil financier, courtage, santé), la perte d’autorité peut compromettre la relation commerciale et la réputation à long terme.

Un retrait de confiance dans ces domaines a un impact opérationnel concret : perte de prospects, difficultés à conclure des contrats et dégradation de l’image de marque.

Points de vigilance pour limiter les risques :

  • Maintenir une veille régulière sur les mises à jour de Google (Core Updates, changements de guidelines, alertes manuelles dans la Search Console).
  • Documenter et archiver les sources et les validations afin de répondre rapidement aux questions ou audits.
  • Auditer la qualité des contenus en continu (vérification de la précision factuelle, suppression ou correction des informations erronées).
  • Renforcer la sécurité du site (HTTPS, politique de confidentialité, protection des données utilisateurs) pour soutenir la notion de fiabilité.

L’arrivée de l’IA dans la recherche : quel futur pour les contenus YMYL ?

Les innovations liées à l’IA transforment la façon dont l’information est présentée en SERP. Les fonctionnalités d’IA capables de générer des résumés ou d’afficher des réponses directes (« AI Overviews ») peuvent réduire le besoin pour l’utilisateur de visiter une source externe — un phénomène parfois dénommé « désintermédiation ».

Une étude de SE Ranking (octobre 2024) indiquait que les extraits d’IA concernaient une proportion significative des requêtes YMYL, soulignant ainsi l’impact potentiel sur le trafic des sites dits fiables.

Si l’IA répond directement à la question — par exemple « quel est le taux le plus avantageux pour un prêt immobilier ? » — l’utilisateur peut ne plus avoir besoin d’accéder au site source, observe Thomas Casiez.

Pour s’adapter à ce nouvel environnement, les acteurs des domaines sensibles devront aller au‑delà des tactiques SEO traditionnelles et développer une identité de marque et une offre de valeur qui restent nécessaires au-delà de la simple réponse factuelle :

  • Devenir une destination reconnue pour des contenus propriétaires : enquêtes originales, bases de données exclusives, modèles d’analyse ou études propriétaires.
  • Renforcer la notoriété de marque (les requêtes incluant le nom de la marque sont souvent plus protégées face à la fourniture directe de réponses par l’IA).
  • Proposer des services interactifs (simulateurs, diagnostics personnalisés, outils à forte valeur ajoutée) qui incitent l’utilisateur à revenir et à s’engager.
  • Documenter la traçabilité des contenus (sources, date de création, auteur, méthode) pour faciliter la réutilisation et la vérification par des systèmes humains ou automatisés.

Nicolas Audemar suggère également que l’avenir pourrait faire revenir au premier plan la notion d’« auteur de confiance » : des individus identifiables et évaluables pourraient bénéficier d’un score ou d’une reconnaissance publique — à l’instar de systèmes antérieurs — ce qui favoriserait les contenus produits par des professionnels reconnus.

En résumé, l’impact de l’IA incite les sites YMYL à :

  • renforcer leurs preuves d’expertise et d’expérience ;
  • investir dans des contenus exclusifs et vérifiables ;
  • accroître la visibilité de la marque pour capter les requêtes qualifiées.

Comment matérialiser l’E‑E‑A‑T sur votre site : recommandations pratiques

Pour transformer ces concepts en actions concrètes, voici des mesures opérationnelles recommandées pour tout site traitant de sujets sensibles :

1. Structurer la page auteur

Chaque contributeur doit disposer d’une page auteur complète : identité, parcours, diplômes, liens vers des publications, exemples de travaux pratiques, et modalités de contact professionnel. Le contenu de ces pages doit être vérifiable et maintenu à jour.

2. Adopter le balisage structuré

Utiliser les schémas schema.org adaptés (Article, Person, Organization, MedicalWebPage, FAQPage, Review) pour permettre aux moteurs d’indexer clairement l’identité des auteurs, la date de validation éditoriale, les références et les éventuels avis d’experts.

3. Documenter la gouvernance éditoriale

Publier une page décrivant le processus éditorial : qui rédige, qui révise, comment les sources sont sélectionnées, ainsi que la fréquence des mises à jour. Cette transparence facilite la compréhension par l’utilisateur et par les évaluateurs humains.

4. Travailler les preuves et les sources

Toute affirmation factuelle doit être accompagnée d’une référence directe : études, articles peer‑reviewed, documents institutionnels. Un bon suivi des sources (liens, DOI, captures) permet de répondre rapidement aux vérifications.

5. Mettre en place des validations par des experts

Instaurer un circuit de validation : relecture par un expert thématique, approbation juridique si nécessaire, enregistrement de la date et du nom du validateur. Ces preuves renforcent la crédibilité en cas d’audit.

6. Conserver l’historique des modifications

Afficher la date de publication et la date de dernière modification, avec un journal des versions si possible. Cela prouve que le site maintient ses contenus à jour et responsable.

7. Sécuriser et assainir l’UX

Une expérience utilisateur fluide contribue à la perception de sérieux : navigation claire, HTTPS, politiques de confidentialité visibles, accès aux mentions légales et processus de réclamation.

8. Mesurer l’impact

Au‑delà des indicateurs SEO classiques (positions, impressions, CTR), suivre les requêtes liées à la marque, les conversions qualifiées, la durée de session sur les pages experts et les taux de complétion d’outils interactifs. Ces métriques permettent d’évaluer la confiance réelle des utilisateurs.

Exemples de preuves exploitables par secteur

Selon le domaine traité, certaines preuves auront davantage de poids :

  • Santé : publications dans des revues médicales, validation par des praticiens, affiliation à des établissements reconnus, mention de protocoles approuvés.
  • Finance : certifications professionnelles, partenariats avec organismes financiers, simulations chiffrées, études de cas clients anonymisées.
  • Juridique : références légales, avis d’avocats inscrits à l’ordre, modèles de contrats validés.
  • Cybersécurité : audits indépendants, conformité à des normes (ISO, RGPD), billets techniques détaillés et reproduisibles.

Veille et réaction face aux changements d’algorithme

Les acteurs YMYL doivent instaurer une routine de surveillance technique et éditoriale :

  • Suivi des performances via la Search Console et des outils d’analyse pour détecter les baisses de trafic.
  • Audit périodique des contenus sensibles pour repérer les informations obsolètes ou incomplètes.
  • Recours à des outils de suivi de visibilité (par exemple SISTRIX ou autres solutions) pour comprendre l’impact des mises à jour.
  • Préparation de plans de remédiation (corrections, suppression ou consolidation de pages) en cas de pénalité.

Quel modèle éditorial adopter pour limiter la dépendance aux réponses automatisées ?

Pour réduire le risque d’être « contourné » par les réponses d’IA, les éditeurs doivent favoriser des contenus qui apportent une valeur qu’un résumé automatique ne peut pas remplacer :

  • Contenus originaux : enquêtes, analyses approfondies, données propriétaires.
  • Ressources utilitaires : calculateurs, simulateurs, diagnostics personnalisés, modèles téléchargeables.
  • Formats longs et contextualisés : dossiers, panoramas thématiques, guides complets rédigés par des experts.
  • Interactions humaines : rendez‑vous, consultations, webinaires ou sessions de questions‑réponses publiques.

Ces éléments créent une dépendance au site qui dépasse la simple fourniture d’une réponse factuelle, et favorisent ainsi les visites directes et la fidélisation.

Mesures techniques qui renforcent la fiabilité

La crédibilité se joue aussi sur l’architecture technique :

  • HTTPS partout, politique de cookies claire et conformité au RGPD.
  • Temps de chargement optimisé et compatibilité mobile (Core Web Vitals surveillés).
  • Utilisation de données structurées pour signaler l’identité des auteurs, la nature des pages et les éventuelles revues par des pairs.
  • Mise en place de pages « À propos », « Équipe », « Processus éditorial » facilement accessibles via le footer.

Comment réagir si un site subit une baisse après une mise à jour ?

En cas de recul de visibilité, la démarche recommandée est :

  1. Identifier l’étendue et la nature de la baisse (pages concernées, sujets, types de requêtes).
  2. Vérifier si des problèmes techniques récents (indexation, blocage robots.txt, erreurs serveur) sont en cause.
  3. Auditer la qualité des contenus touchés : fiabilité des sources, présence d’auteurs identifiés, mises à jour, signaux de confiance.
  4. Prioriser les corrections : actualisation des contenus, ajout de preuves (études, validations), amélioration des pages auteur et de la gouvernance éditoriale.
  5. Surveiller les signaux à moyen terme (trafic, requêtes de marque, taux d’engagement) et documenter les actions entreprises.

Perspectives : humanité, transparence et valeur ajoutée

Face à l’évolution rapide des systèmes de recherche et à l’arrivée d’outils d’IA capables de synthétiser des réponses, la voie pour les éditeurs YMYL passe par un renforcement des éléments humains et de la transparence. Les sites qui prendront l’initiative de montrer clairement qui produit l’information, comment elle est vérifiée et en quoi elle repose sur une expérience réelle seront mieux armés pour conserver leur audience.

Pour résumer les priorités :

  • Faire de l’E‑E‑A‑T une boussole opérationnelle : chaque contenu doit pouvoir « prouver » son expérience, son expertise, son autorité et sa fiabilité.
  • Investir dans des contenus uniques, vérifiables et utiles à l’utilisateur au‑delà de la simple réponse immédiate.
  • Renforcer la marque et proposer des services ou des ressources qui créent une valeur d’usage irremplaçable par un simple extrait automatisé.
  • Documenter et rendre transparent le fonctionnement éditorial et les preuves derrière chaque contenu.

Dans un contexte où Google et les technologies d’IA redessinent les chemins d’accès à l’information, les sites qui sauront articuler expertise, preuves et expérience de terrain conserveront l’avantage : la confiance, plus que jamais, restera le principal facteur de durabilité.