Ben DAVAKAN

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goossips seo : analyser le LCP avec la Search Console de Google

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Sommaire

Pourquoi Google Search Console peut indiquer un mauvais LCP global alors que certaines pages semblent rapides

Il n’est pas inhabituel de constater un écart entre les rapports de Google Search Console et les mesures réalisées page par page avec des outils comme Lighthouse. Comme l’a observé Barry Pollard, la différence principale tient à la méthode de calcul utilisée par les données réelles utilisateurs : la CrUX (Chrome User Experience Report). Comprendre cette distinction est essentiel pour interpréter correctement un signal de performance global et pour prioriser les optimisations.

La racine du problème : données agrégées vs mesures individuelles

La CrUX ne restitue pas une moyenne simple de toutes les visites. Elle présente les performances au 75ᵉ percentile des chargements de page réels. Concrètement, cela signifie que si plus de 25 % des chargements sont lents pour une page, le score agrégé se détériore et peut faire apparaître un indicateur “mauvais” dans Google Search Console, même si vos pages les plus consultées sont optimisées et affichent de bons résultats dans les outils de laboratoire.

Comment la CrUX pèse les pages et pourquoi la longue traîne compte

Les mesures issues de la CrUX proviennent d’un panel d’utilisateurs réels de Chrome qui rencontrent vos pages. Lorsqu’on calcule le 75ᵉ percentile, on s’intéresse à la performance sous laquelle se situe 75 % des visites : les pires 25 % influencent donc fortement le score final. Deux phénomènes expliquent pourquoi le score global peut être médiocre alors que certaines pages individuelles paraissent bonnes :

  • Les pages populaires disposent souvent d’un volume suffisant de données utilisateurs : elles entrent dans les rapports et, parce qu’elles sont fréquemment servies, elles profitent des couches de mise en cache (base de données, cache applicatif, CDN).
  • La longue traîne—les pages peu consultées—peut représenter plus de 25 % du trafic total. Ces pages sont souvent servies sans cache (cache misses) et demandent une génération complète côté serveur, ce qui allonge le LCP pour ces visites et pénalise le score agrégé.

Exemple simplifié

Imaginons 100 visites réparties sur tout un site :

  • 60 visites sur des pages populaires, chacune avec un LCP de 1,2 s;
  • 40 visites sur des pages de la longue traîne, dont 30 présentent un LCP de 4, 5 s car elles ne sont pas mises en cache.

Le 75ᵉ percentile se situe parmi ces visites lentes, et le score de l’origine ou du site dans la CrUX reflétera cet impact. Ainsi, même si vos pages phares paraissent très rapides dans Lighthouse, l’agrégat réel peut rester insuffisant.

Pourquoi les couches de cache modifient la perception de la performance

Les sites modernes usent de plusieurs niveaux de cache : cache de base de données, cache d’application (Varnish, Redis), et CDN (cache en périphérie). Les pages qui bénéficient d’une mise en cache efficace sont servies rapidement et affichent un LCP favorable dans les tests individuels. En revanche, les pages non mises en cache déclenchent des traitements serveur complets (rendu, requêtes BD, génération d’assets), ce qui augmente le LCP pour ces visites spécifiques.

Cache hit vs cache miss : effets sur le LCP

Lorsque le cache répond (cache hit), la latence se concentre sur la délivrance d’un contenu pré-généré, souvent très rapide. Lors d’un cache miss, le serveur doit reconstruire la page : exécution d’APIs, requêtes à la base de données, rendu HTML, composition d’images responsive, etc. Ces étapes allongent le temps nécessaire avant que l’élément principal devienne visible, donc augmentent le LCP.

Conseils pratiques pour réduire l’écart entre données de terrain et tests

Philip Walton a proposé des recommandations opérationnelles pour réduire cet écart et améliorer le score global. Les voici détaillées et enrichies d’actions concrètes, classées par priorité.

1) Mesurer la performance hors cache

Pour évaluer le comportement réel d’une page lorsque le cache n’est pas présent, forcez un chargement non mis en cache. Une méthode simple consiste à ajouter un paramètre aléatoire à l’URL (par exemple ?test=123456). Ce test simulera un cache miss et vous permettra d’identifier le coût réel de génération de la page. Exécutez ensuite le même test avec la version normale (cache hit) pour estimer l’écart.

2) Visez un LCP performant même sans cache (objectif pratique)

Idéalement, la page devrait afficher un LCP inférieur à 2,5 s même en l’absence de cache. Si le rendu principal prend plus de temps sans cache, l’amélioration des couches serveur et des ressources critiques doit devenir une priorité : réduction du temps serveur, optimisation des requêtes BD, mise en cache côté application, et rationalisation du rendu côté client.

3) Traitez le cache comme un bonus, pas comme la seule optimisation

Si vous comptez uniquement sur le CDN pour obtenir de bons scores, vous risquez d’être surpris par les rapports agrégés. Le cache doit amplifier une base déjà rapide : optimisez le temps de traitement serveur et réduisez les ressources critiques pour que la version non mise en cache soit acceptable.

4) Configurer le CDN pour ignorer les paramètres non essentiels

Les URLs contenant des paramètres inutiles (UTM, gclid, etc.) fragmentent le cache et provoquent des cache misses. Configurez votre CDN pour ignorer ces paramètres et servir la même clé de cache pour des URLs logiquement identiques. La plupart des fournisseurs CDN (Fastly, Cloudflare, Akamai, etc.) permettent de router ou d’ignorer certains paramètres de requête.

5) Anticiper le standard No Vary Search

Le futur standard No Vary Search permettra de déclarer quelles chaînes de requête doivent être ignorées pour le caching. Préparez-vous à l’adopter en nettoyant les URL et en normalisant les paramètres qui ne modifient pas le rendu. Cela améliorera la couverture du cache et réduira le nombre de pages servies sans cache.

Optimisations techniques détaillées pour améliorer le LCP hors cache

Voici un inventaire d’optimisations techniques à appliquer côté serveur, réseau et client pour réduire le LCP même lors d’un cache miss.

Raccourcir le TTFB et optimiser le rendu serveur

  • Profil serveur : identifiez les goulots (requêtes BD lentes, appels externes, traitement intensif) et optimisez-les ou introduisez des mécanismes asynchrones. TTFB bas est la condition sine qua non pour un bon LCP.
  • Décomposez la construction de la page : fournissez un HTML minimal et progressif pour afficher rapidement le contenu principal, puis chargez le reste en asynchrone.
  • Mise en cache côté application même pour les pages peu consultées : pensez à un cache court (stale-while-revalidate) pour amortir les pics et réduire les cache misses.

Optimiser les assets critiques

  • Priorisez et inlinez les CSS critiques nécessaires au rendu initial afin que l’élément principal s’affiche plus vite.
  • Minimisez et compressez les ressources JavaScript : retardez ou chargez en async les scripts non essentiels.
  • Optimisez les images : formats modernes (AVIF/WebP), responsive images (srcset), lazy-loading pour les images non critiques, et servir des tailles adaptées.

Configurer les entêtes HTTP de cache correctement

Les entêtes jouent un rôle crucial pour que les caches et les navigateurs se comportent de façon optimale :

  • Cache-Control : utilisez des directives adaptées (public, max-age, s-maxage, stale-while-revalidate) pour permettre la mise en cache en périphérie tout en gardant la possibilité de rafraîchir le contenu.
  • Vary : évitez d’utiliser Vary de manière trop large. Un header Vary:* est un killer pour le caching. N’ajoutez Vary que lorsqu’il est strictement nécessaire (par exemple Vary: Accept-Encoding).
  • Sur les sites dynamiques, envisagez des stratégies de cache pour fragments (Edge Side Includes, streaming SSR) afin de préserver la rapidité du rendu initial.

Optimisations réseau et CDN

  • Placez le cache le plus proche possible des utilisateurs via un CDN configuré pour ignorer les paramètres non pertinents.
  • Activez la compression (Brotli, gzip) et HTTP/2 ou HTTP/3 pour réduire la latence de transport.
  • Utilisez des preconnect et dns-prefetch pour accélérer la résolution vers des domaines critiques (police de caractères, APIs).

Stratégies de configuration pour ignorer certains paramètres d’URL

Les paramètres UTM, gclid et autres identifiants marketing n’affectent pas le rendu de la page mais fragmentent le cache. Deux approches principales existent :

  • Normaliser côté serveur : rediriger ou réécrire l’URL en supprimant les paramètres non nécessaires avant de servir la page.
  • Configurer le CDN : mettre en place une règle de normalisation des clés de cache pour ignorer certains paramètres et ainsi augmenter les hits en périphérie.

Exemple de règle conceptuelle : si l’URL /page?utm_source=google et /page?gclid=abcd doivent renvoyer le même contenu, le CDN doit produire la même clé de cache pour /page. Cela réduit significativement les cache misses et améliore le LCP au niveau de la CrUX.

Mesurer, comparer et valider : méthodes recommandées

Il est essentiel d’adopter une méthodologie claire pour comparer les mesures lab (Lighthouse) et terrain (CrUX / Google Search Console). Voici une procédure en plusieurs étapes :

1) Collecte des données de terrain

Consultez la section Core Web Vitals de Google Search Console pour repérer les origines/pages affectées. Pour des analyses plus détaillées, interrogez la CrUX via l’API ou BigQuery afin d’extraire le 75ᵉ percentile par URL ou par origine.

2) Tests lab contrôlés

Exécutez des tests Lighthouse sur les pages principales :

  • Un test avec cache froid (ajouter ?test=) pour simuler un cache miss;
  • Un test avec cache chaud pour mesurer la version servie depuis le cache.

Comparez les résultats et notez l’écart sur le LCP. Répétez plusieurs fois pour tenir compte de la variance.

3) Tests synthétiques à répétition

Utilisez WebPageTest avec différents emplacements et paramètres réseau pour obtenir une distribution des valeurs LCP. Calculez le 75ᵉ percentile de ces runs pour approcher la logique de la CrUX.

4) Surveillance réelle

Mettez en place une solution de RUM (Real User Monitoring) pour capturer le LCP réel côté client et segmenter par URL, géolocalisation, connexion et type d’appareil. Les données RUM permettent d’isoler la longue traîne et d’identifier les pages qui contribuent le plus aux mauvais percentiles.

Interpréter les messages de Google Search Console sans panique

Quand Google Search Console signale un problème de LCP, il faut le traiter comme un symptôme à diagnostiquer, non comme une condamnation immédiate. Quelques points à garder à l’esprit :

  • Vérifiez la granularité : l’alerte concerne-t-elle une origine entière ou des pages spécifiques ?
  • Regardez le volume d’échantillons : si certaines pages ont peu d’expositions, la variance est plus forte et un petit nombre de visites lentes peut influer.
  • Identifiez si l’impact vient de pages non mises en cache : ces pages représentent souvent la majorité du delta.

Quand s’alarmer

Il est prioritaire d’agir lorsque :

  • Le LCP dépasse largement 2,5 s sur la version sans cache;
  • Une part significative du trafic (plus de 25 %) est exposée à un LCP lent;
  • Des pages essentielles au business (pages produit, pages de conversion) sont concernées.

Liste de contrôle opérationnelle (checklist)

Voici une checklist pratique à utiliser lors d’un audit visant à aligner les scores lab et terrain :

  • Exécuter des tests Lighthouse avec cache froid et chaud sur un échantillon représentatif de pages.
  • Analyser la CrUX pour identifier les pages à l’origine du mauvais 75ᵉ percentile.
  • Activer ou améliorer les caches applicatifs et mettre en place stale-while-revalidate si viable.
  • Configurer le CDN pour normaliser les clés de cache et ignorer les UTM/gclid.
  • Optimiser TTFB par profilage serveur et réduction des appels externes.
  • Inline CSS critique et différer les scripts non essentiels ; optimiser images et polices.
  • Mettre en place une surveillance RUM et des alertes sur les percentiles clefs.

Préparer l’avenir : tirer parti de No Vary Search et bonnes pratiques

Le standard No Vary Search vise à réduire la fragmentation des caches causée par les paramètres d’URL. En attendant son adoption généralisée, adaptez-vous :

  • Documentez les paramètres qui n’affectent pas le rendu et normalisez leur traitement.
  • Utilisez la canonicalisation et les entêtes Link rel= »canonical » là où cela est pertinent.
  • Évitez d’ajouter des paramètres dynamiques dans les chemins d’URL lorsque cela n’est pas nécessaire pour différencier le contenu.

Résumé et bonnes pratiques synthétiques

En synthèse :

  • Google Search Console signale le mauvais LCP global non pas parce qu’il se trompe, mais parce que la CrUX calcule le 75ᵉ percentile des visites réelles ; la longue traîne de pages non mises en cache peut tirer l’indicateur vers le bas.
  • Testez toujours la version hors cache (paramètre aléatoire) pour mesurer le coût réel de génération des pages.
  • Optimisez la base (serveur, TTFB, CSS critique, images) afin que le cache soit un accélérateur et non la seule garantie d’un bon score.
  • Configurez le CDN pour ignorer les paramètres d’URL non pertinents et suivez le futur standard No Vary Search.

Références

Analyse et synthèse des propos repris et complétés à partir d’un article hébergé sur Search Engine Roundtable : compte rendu détaillé sur Search Engine Roundtable.