Ben DAVAKAN

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Google Lighthouse 13 déployé avec des audits axés sur des informations exploitables

Google Lighthouse 13 déployé avec des audits axés sur des informations exploitables

Google Lighthouse 13 déployé avec des audits axés sur des informations exploitables

Google Lighthouse 13 déployé avec des audits axés sur des informations exploitables

Sommaire

Google a publié la version 13 de Lighthouse, une mise à jour qui regroupe et harmonise un grand nombre d’anciens **audits** pour les transformer en **insights** alignés sur le modèle d’analyse récent de Chrome DevTools.

La mise à jour est d’ores et déjà distribuée via npm et Chrome Canary. Elle sera intégrée à PageSpeed Insights sous environ une semaine et figure au planning pour la version stable du navigateur Chrome, prévue avec la version 143.

Google précise que le calcul des **scores de performance** n’est pas modifié par cette mise à jour : les changements concernent exclusivement les **audits** non scorés, qui ont été remplacés ou supprimés.

Principales nouveautés de Lighthouse 13

Regroupement et transformation des audits en insights

Avec Lighthouse 13, de nombreux contrôles hérités ont été retirés ou transformés en **insights** afin de refléter plus fidèlement les informations proposées par Chrome DevTools. Cette consolidation vise à rendre les résultats plus synthétiques, plus cohérents entre outils et, dans certains cas, plus exploitables pour le diagnostic.

Voici des exemples significatifs de cette transformation et ce que cela implique :

  • CLS et décalages de mise en page : l’ancien layout-shifts est remplacé par cls-culprits-insight, un **insight** conçu pour mieux pointer les causes des changements de mise en page qui contribuent au **CLS** (Cumulative Layout Shift). L’objectif est d’aider à identifier les éléments « coupables » plus rapidement.
  • Latence serveur et ressources réseau : plusieurs contrôles liés aux redirections, au temps de réponse serveur et à la compression des ressources ont été rassemblés dans document-latency-insight. Ce regroupement permet d’obtenir une vue unifiée des causes de latence côté serveur et réseau.
  • Images : différents contrôles concernant les formats modernes, l’optimisation des images, la stratégie responsive et les contenus animés ont été fusionnés dans image-delivery-insight. L’**insight** couvre la distribution et la performance des images plutôt que de fournir plusieurs diagnostics atomiques.
  • LCP : Les problèmes autour du Largest Contentful Paint sont désormais décomposés en deux **insights** distincts (lcp-discovery-insight et lcp-phases-insight) pour séparer l’identification des ressources critiques de l’analyse des différentes phases de rendu. Pour l’interaction, l’**insight** interaction-to-next-paint-insight correspond désormais aux mesures liées à l’INP.
  • Contenu tiers : Le résumé des éléments externes a été remplacé par third-parties-insight, qui met en lumière l’impact des scripts et ressources provenant de services tiers sur la performance globale.

En complément, de nombreux autres contrôles ont été reorganisés pour couvrir des domaines comme la taille du DOM, les scripts JavaScript dupliqués, l’affichage des polices, le JavaScript ancien, les protocoles HTTP/2 et HTTPS modernes, la chaîne de dépendances réseau, le rendu bloquant, la mise en cache et la configuration de la fenêtre d’affichage (viewport).

Voir aussi : explications détaillées sur la mesure du CLS et sa contribution à l’expérience utilisateur.

Audits supprimés sans remplacement direct

Plusieurs **audits** ont été complètement retirés parce qu’ils étaient devenus obsolètes, peu actionnables ou peu pertinents dans la plupart des environnements contemporains. D’autres ont été jugés trop coûteux à exécuter en routine, ce qui impactait les performances et la viabilité des analyses à grande échelle.

Parmi les contrôles supprimés figurent :

  • first-meaningful-paint
  • font-size
  • offscreen-images
  • preload-fonts
  • uses-rel-preload
  • no-document-write
  • uses-passive-event-listeners
  • third-party-facades

La suppression de ces audits signifie qu’ils n’apparaîtront plus dans les rapports Lighthouse : certaines analyses fines devront désormais être effectuées manuellement ou à l’aide d’outils complémentaires si l’on souhaite conserver le même niveau de granularité.

Différences mineures par rapport aux aperçus précédents

Lors des premières préversions, Google avait prévu d’autres choix de suppression ou de conservation. Finalement, les contrôles non-composited-animations et unsized-images ont été maintenus en tant que diagnostics séparés afin d’aider à repérer des problèmes qui ne sont pas directement responsables du CLS, mais qui restent importants pour la qualité du rendu et l’expérience utilisateur.

En revanche, font-size et preload-fonts ont été retirés, même s’ils n’apparaissaient pas initialement sur la liste des éléments à supprimer.

En quoi cette révision est importante

L’adoption d’un modèle d’**insights** plus condensé change la manière dont les informations sont présentées et exploitées :

  • Les rapports seront moins verbeux : moins d’éléments discontinus et davantage d’analyses synthétiques alignées avec Chrome DevTools.
  • Les **scores de performance** ne devraient pas fluctuer uniquement à cause de la mise à jour, puisque la méthode de calcul des scores n’a pas été modifiée.
  • Toute automatisation ou processus qui s’appuie sur les identifiants d’**audit** (par exemple des scripts qui déclenchent des actions selon la présence d’un audit précis) devra être ajustée pour reconnaître les nouveaux identifiants d’**insights**.

Sur le plan du référencement, la suppression de l’**audit** font-size illustre la position de Google : la taille de police n’est pas considérée comme un signal SEO primaire aujourd’hui, même si la lisibilité demeure une composante importante de l’expérience utilisateur et peut indirectement influer sur l’engagement.

Conséquences pratiques pour les équipes et les systèmes

La transformation des **audits** et leur regroupement en **insights** ont des implications opérationnelles et techniques qu’il est utile d’anticiper :

Pour les équipes SEO et reporting

Les tableaux de bord et rapports automatisés basés sur les identifiants d’**audit** devront être mis à jour. Si vous utilisez des scripts, des pipelines CI/CD ou des outils qui filent des alertes en fonction d’IDs précis, il est nécessaire d’implémenter une étape de conversion ou de mappage entre anciens IDs et nouveaux **insights** afin d’éviter des ruptures de données ou des faux positifs.

Exemple d’impacts :

  • Des métriques détaillées qui apparaissaient dans des colonnes distinctes peuvent maintenant se retrouver sous un seul élément agrégé : il faudra repenser certaines visualisations pour conserver la clarté.
  • Les rapports clients peuvent devenir plus concis ; il est important d’expliquer que la réduction du nombre d’items reflète une consolidation, et non une diminution des contrôles appliqués.

Pour les développeurs et les équipes d’ingénierie

Sur le plan technique, il convient de :

  • Réviser les scripts d’intégration de Lighthouse (CLI, npm, API) pour accepter les nouveaux identifiants d’**insights**.
  • Mettre à jour les règles d’analyse statique ou les outils internes qui s’appuyaient sur des messages ou chemins d’audit spécifiques.
  • Conserver ou recréer, si nécessaire, des tests de non-régression qui simulent les états antérieurs afin de vérifier que la consolidation ne masque pas des régressions importantes.

De plus, les équipes front-end qui utilisent des outils automatisés pour optimiser le rendu des pages devraient intégrer les nouveaux **insights** dans leurs workflows afin que les corrections ciblées restent actionnables et traçables.

Adaptation de l’automatisation : approche recommandée

Plutôt que de se fier à des identifiants rigides, il est préférable d’adopter une stratégie d’adaptation plus résiliente :

  • Basculer la logique d’identification des problèmes vers des critères sémantiques (par ex. « ressources images mal optimisées », « délai serveur élevé ») plutôt que des IDs précis.
  • Maintenir une table de correspondance (mapping) entre anciens IDs et nouveaux **insights** : cela aide à la transition et facilite la lecture historique des données.
  • Ajouter une couche de tolérance dans les alertes automatiques pour éviter l’alerte à la moindre évolution de structure des rapports.

Voici un exemple conceptuel de mappage (présenté ici sous forme de listes pour rester lisible) :

  • Ancien audit : layout-shiftsNouveau insight : cls-culprits-insight
  • Ancien audit : document-latency / divers contrôles réseau → Nouveau insight : document-latency-insight
  • Ancien audit : modern-image-formats, efficient-animated-contentNouveau insight : image-delivery-insight
  • Ancien audit : plusieurs contrôles LCP → Nouveau insight : lcp-discovery-insight et lcp-phases-insight
  • Ancien audit : third-party-summaryNouveau insight : third-parties-insight

Ce type de table de correspondance doit être intégré aux scripts ET documenté pour les équipes qui maintiennent les dashboards et les outils de suivi.

Considérations techniques approfondies

La consolidation des audits en **insights** change aussi la granularité des diagnostics. Plutôt que d’afficher une longue liste de petits conseils, Lighthouse 13 fournit des analyses plus larges qui couvrent un éventail d’éléments liés entre eux. Voici des points techniques à connaître :

Impact sur la remédiation des problèmes liés aux images

Le nouvel image-delivery-insight incite à évaluer la stratégie globale de livraison d’images : formats modernes (AVIF, WebP), compression, redimensionnement côté serveur, utilité des images responsives (srcset), la gestion des images hors écran et la prise en charge des animations. En pratique, cela signifie :

  • Privilégier une stratégie globale de gestion d’images côté serveur ou via un CDN optimisé plutôt que d’appliquer des optimisations ponctuelles page par page.
  • Documenter le flux de transformation des images (upload → traitement → distribution) afin d’identifier rapidement les goulots d’étranglement ou les pertes de qualité.

Analyse du LCP en phases

La séparation du LCP en découverte et phases (lcp-discovery-insight et lcp-phases-insight) aide à distinguer :

  • Les erreurs d’identification de la ressource LCP (par ex. une image de fond non identifiée correctement).
  • Les retards lors des phases de chargement : délai réseau, blocage due à des scripts, temps de décodage d’images, etc.

Cela permet de hiérarchiser les actions : corriger l’identification de la ressource LCP si celle-ci est incorrecte en priorité, puis réduire les temps de chargement dans chaque phase.

Troisième partie et dépendances externes

Le contrôle centralisé third-parties-insight fournit une vision consolidée des services externes (tracking, publicités, widgets sociaux, polices externes, etc.) et de leur coût en performance. Pour les équipes techniques, il est utile de :

  • Cartographier strictement les dépendances externes par fonctionnalité et par page.
  • Évaluer des stratégies d’isolation ou de chargement différé pour les scripts tiers qui ne sont pas critiques pour le rendu initial.

Recommandations pour l’adaptation et la maintenance

Voici des étapes pratiques pour intégrer la transition vers Lighthouse 13 au sein de vos processus opérationnels :

  1. Inventoriez les usages actuels de Lighthouse : quels scripts, quels dashboards, quels alertes consomment les IDs d’**audits** ?
  2. Créez une table de correspondance entre anciens audits et nouveaux **insights** et stockez-la dans votre dépôt de configuration ou votre documentation interne.
  3. Testez la nouvelle version dans un environnement non productif (par ex. en utilisant Chrome Canary ou la version npm) pour vérifier le comportement des rapports et l’impact sur les pipelines.
  4. Actualisez les visualisations : regroupez ou éclatez les nouveaux insights selon les besoins métier pour conserver la lisibilité des rapports.
  5. Conservez des tests de non-régression qui vérifient à la fois le comportement historique (avant la migration) et le nouveau format des rapports.

Cette démarche préventive évitera des interruptions de monitoring et aidera les équipes à s’approprier la nouvelle terminologie.

Impacts SEO et ergonomiques

Sur le plan du référencement naturel, certains éléments repris ou supprimés par Lighthouse 13 sont plus directement liés à l’optimisation technique (temps de réponse, images, LCP) et restent pertinents pour la vitesse de chargement — un facteur qui influence indirectement l’expérience utilisateur et donc potentiellement le comportement des utilisateurs et les métriques d’engagement.

La disparition du **audit** font-size ne signifie pas que la lisibilité devient inexistante : la taille de police est surtout une considération d’UX et d’accessibilité. Les équipes produit et contenu doivent continuer à appliquer de bonnes pratiques typographiques et vérifier les aspects d’accessibilité indépendamment des outils d’audit automatique.

Perspectives et alignement futur

Il est raisonnable d’attendre une continuité de l’alignement entre Lighthouse et Chrome DevTools dans les prochaines versions : Google semble privilégier un modèle d’**insights** unifié pour réduire la duplication des diagnostics entre outils. Pour les praticiens, cela réduit le risque d’informations divergentes selon l’outil utilisé, mais invite à repenser les workflows afin d’accommoder des analyses plus agrégées.

En pratique, il est recommandé de commencer dès maintenant la migration des tableaux de bord et des automatisations pour éviter des ruptures lors de l’intégration de cette version à PageSpeed Insights et dans les canaux stables de Chrome.


Image mise en avant : FotoField/Shutterstock