Ben DAVAKAN

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Kinsta, hébergeur WordPress géré, ne facturera pas le trafic généré par des bots

Kinsta, hébergeur WordPress géré, ne facturera pas le trafic généré par des bots

Kinsta, hébergeur WordPress géré, ne facturera pas le trafic généré par des bots

Kinsta, hébergeur WordPress géré, ne facturera pas le trafic généré par des bots

Sommaire

Kinsta, l’hébergeur spécialisé WordPress, a annoncé une modification importante de sa méthode de facturation : dorénavant, les clients ne seront pas facturés pour la bande passante générée par le trafic de bots et les scrapers indésirables.

Daniel Pataki, CTO chez Kinsta, a expliqué :

« Au cours des 12 derniers mois, nous avons constaté une augmentation du trafic de bots en raison de la prolifération des usages, bons et mauvais, de l’IA. Ces bots sont plus difficiles à filtrer efficacement, ce qui modifie notre ratio habituel visites-versus-bande passante. Nous travaillons en interne et en collaboration avec Cloudflare pour améliorer le filtrage des bots, mais notre priorité reste la réussite de nos clients. Réduire rapidement les coûts liés aux bots aura l’impact le plus significatif. »

Le trafic de bots et les scrapers hors de contrôle

Quiconque surveille en temps réel les statistiques de son site web l’a déjà observé : les bots malveillants et les scrapers représentent une part substantielle du trafic, pouvant dans certains cas atteindre la moitié des coûts liés à la bande passante. Je me souviens encore d’un test que j’ai mené il y a quelques années : j’avais ajouté un forum à un site de contenu et laissé volontairement la protection anti-bots désactivée, juste pour voir combien de temps il faudrait avant l’arrivée des spams. La réponse a été rapide — en quelques minutes, un bot avait créé un compte et commençait à poster des messages indésirables.

Pour répondre à ce phénomène, Kinsta propose désormais des options de facturation basées sur la bande passante, qui excluent la facturation pour la bande passante gaspillée par les bots, tout en offrant des outils complémentaires — comme le caching et les CDN — pour limiter l’impact des visites indésirables.

Explication donnée par Kinsta :

« Désormais, avec des options basées sur la bande passante, Kinsta offre davantage de choix, de transparence et de contrôle aux clients sur la manière dont ils paient leur hébergement : par visites ou par bande passante. Les clients ne sont pas enfermés dans un unique modèle tarifaire. Cela s’inscrit dans l’approche long terme de Kinsta, axée sur la qualité et la confiance. Cette nouvelle option de tarification fixe un standard en donnant aux clients la liberté de choisir un mode de paiement qui reflète le fonctionnement réel du web moderne. »

La nouveauté est accessible aux paliers basés sur les visites. Elle permet de basculer entre une tarification par visites et une tarification par bande passante, tout en profitant de notifications d’utilisation améliorées et de l’absence de facturation pour les scrapers et bots malveillants. Le risque d’épuiser sa bande passante à l’improviste est ainsi réduit.

Lire l’annonce de Kinsta :

Kinsta : lancement d’une tarification basée sur la bande passante pour donner davantage de contrôle aux propriétaires et aux développeurs

Image principale par Shutterstock/Paul shuang

Pourquoi cette évolution de facturation est-elle significative ?

Pour un propriétaire de site ou un développeur, les conséquences financières et opérationnelles du trafic de bots sont concrètes. La plupart des offres d’hébergement standard facturent en fonction de la consommation de ressources — bande passante incluse — sans distinction entre visiteurs humains et bots. Quand une part importante de la bande passante est consommée par des scrapers, le coût final peut exploser, sans que l’utilisateur n’ait réellement davantage de visiteurs légitimes.

En proposant une tarification qui n’inclut pas la bande passante liée aux bots malveillants, Kinsta reconnaît un constat simple : la métrique brute de consommation n’est plus suffisante pour évaluer la valeur réelle d’un site web. Il s’agit d’une évolution vers plus de transparence et d’équité pour les clients.

Différence entre facturation par visites et par bande passante

Deux modèles de tarification coexistent généralement chez les hébergeurs :

  • Tarification par visites : basée sur le nombre de hits ou visites uniques, elle convient bien aux sites dont les pages sont lourdes mais peu consultées. Elle peut toutefois être biaisée si le trafic génère beaucoup de requêtes dynamiques ou si les bots imitent des visites humaines.
  • Tarification par bande passante : facturation proportionnelle à la quantité de données transférées. Elle est intéressante pour les sites diffusant des médias lourds (vidéo, images haute résolution) mais peut pénaliser en cas de scrapers massifs.

Offrir la possibilité de choisir entre ces deux modèles permet aux clients de sélectionner l’approche la plus adaptée à leur profil de trafic. Lorsqu’un hébergeur ajoute un filtre qui exclut la bande passante consommée par des bots identifiés, il rend la tarification par bande passante beaucoup plus fiable pour l’utilisateur final.

Comment les bots modifient les ratios visites / bande passante

Les bots ont un comportement très variable : certains se contentent de scanner les pages (faible consommation de bande passante par visite), d’autres téléchargent massivement des ressources (images, vidéos) ou tentent d’extraire du contenu complet — c’est le cas des scrapers. Ces derniers augmentent fortement la bande passante par rapport au nombre de visites « utiles », ce qui fausse l’analyse et la facturation si l’hébergeur se base uniquement sur le volume de données transférées.

De plus, la montée en puissance des technologies d’IA a facilité la création de bots plus sophistiqués, capables d’imiter de manière crédible le comportement humain et d’échapper à des filtres simples. C’est pourquoi la collaboration avec des acteurs spécialisés comme Cloudflare et l’amélioration des systèmes de détection sont essentielles.

Mesures techniques pour limiter l’impact des bots

En tant que développeur et consultant SEO, j’insiste sur une approche multi-couches : il n’existe pas de solution unique qui résolve à elle seule le problème des bots. Voici les leviers techniques les plus efficaces pour réduire l’empreinte et les coûts liés aux bots :

Caching et optimisation côté serveur

Mettre en place un caching robuste (page cache, object cache) réduit le nombre de requêtes dynamiques traitées par le serveur. Pour les bots qui parcourent systématiquement toutes les pages, un cache bien configuré diminue fortement la charge CPU et la bande passante en réutilisant des versions statiques des pages.

CDN (Content Delivery Network)

Un CDN distribue le contenu statique sur un réseau mondial de serveurs. Les scrapers récupérant images et fichiers lourds consommeront la bande passante du CDN plutôt que celle de l’origine, ce qui soulage le serveur principal et peut réduire les coûts quand le CDN facture moins cher que l’hébergeur pour le trafic sortant.

WAF, règles de pare-feu et rate limiting

Les Web Application Firewalls (WAF) permettent d’intercepter les comportements suspects avant qu’ils n’atteignent l’application. Les règles personnalisées et le rate limiting (limitation du nombre de requêtes par IP ou par agent) constituent des barrières efficaces pour freiner les scans automatisés et les attaques par force brute.

Filtrage via Cloudflare et autres services anti-bots

Les partenariats entre hébergeurs et plateformes spécialisées (comme Cloudflare) permettent d’appliquer des algorithmes avancés de détection : challenge JavaScript, vérification d’entêtes, réputation d’IP, et vérifications comportementales. Ces outils distinguent mieux les bots « bons » (indexeurs de moteurs de recherche) des bots « mauvais » (scrapers, scanners malveillants).

Honeypots, CAPTCHAs et règles de robots.txt

Implémenter des honeypots (champs cachés dans les formulaires) et des CAPTCHAs sur les actions sensibles (inscription, envoi de commentaires) réduit le spam automatisé. Le fichier robots.txt peut décourager les scrapers respectueux des règles, même s’il est inutile contre les bots malveillants qui l’ignorent volontairement.

Monitoring et alertes

Mettre en place des outils de surveillance (logs structurés, dashboards) et des alertes lorsque la bande passante ou les requêtes par seconde dépassent des seuils permet d’intervenir rapidement. Une bonne observabilité aide à distinguer une hausse subite due à un contenu viral d’une attaque automatisée.

Quels sont les bénéfices concrets pour les clients de Kinsta ?

La mise en œuvre de la tarification qui exclut la bande passante consommée par les bots malveillants présente plusieurs avantages clairs :

  • Équité tarifaire : les clients ne paient pas pour du trafic inutile qu’ils ne peuvent pas contrôler.
  • Prévisibilité : moins de risques d’explosions de factures liées à des scrapers ou attaques massives.
  • Choix : possibilité d’opter pour une tarification par visites ou par bande passante selon le profil du site.
  • Sérénité opérationnelle : notifications améliorées et collaboration technique avec des partenaires pour réduire la charge bots.

Limites et points de vigilance

Cette avancée n’est pas une panacée. Elle suppose que l’identification des bots soit robuste ; une mauvaise classification pourrait entraîner des erreurs (par ex., considérer comme bot un service tiers légitime). De plus, certains scrapers très avancés imitent finement le comportement humain et peuvent échapper aux filtres actuels. Les utilisateurs doivent donc continuer à mettre en œuvre des protections complémentaires et surveiller leurs métriques.

Impact sur l’industrie de l’hébergement

La décision de Kinsta pourrait pousser d’autres hébergeurs à repenser leurs modèles tarifaires. À mesure que le trafic de bots augmente, les entreprises chercheront des approches plus transparentes et adaptées aux réalités du web moderne. Pour les hébergeurs, cela exige d’investir davantage dans la détection comportementale, les partenariats avec des CDN et des WAF, ainsi que dans une communication claire autour des métriques facturées.

Pour les clients, cela signifie un choix plus large et potentiellement des économies importantes, en particulier pour les sites ciblés par des scrapers ou qui publient beaucoup de contenu média. Du point de vue SEO, la réduction du bruit dans les logs rend l’analyse du trafic humain plus fiable, facilitant la prise de décisions basées sur des données propres.

Conséquences SEO et qualité des données

Les fausses métriques issues du trafic de bots peuvent biaiser les décisions SEO : taux de rebond, pages vues par session, temps moyen passé sur le site, etc. En limitant l’impact des bots sur les données de trafic, on obtient une image plus fidèle du comportement des visiteurs humains, ce qui permet des optimisations SEO mieux ciblées.

Bonnes pratiques recommandées pour les propriétaires de site

En complément du changement de tarification proposé par certains hébergeurs, voici une feuille de route pratique pour limiter l’impact des bots :

  1. Auditer régulièrement vos logs pour identifier les patterns suspects (IPs récurrentes, agents utilisateurs exotiques, requêtes en rafale).
  2. Mettre en place un CDN pour déléguer le trafic d’assets lourds hors de l’origine.
  3. Activer un WAF et paramétrer des règles adaptées à votre application.
  4. Configurer le caching pour réduire la charge serveur et la consommation de bande passante.
  5. Surveiller les alertes d’utilisation et établir des seuils d’action automatique (limitation, blocage temporaire).
  6. Maintenir des protections sur les formulaires (honeypot, CAPTCHA) pour réduire le spam.
  7. Documenter les sources de trafic importantes et les services tiers qui accèdent à votre site (bots légitimes, services d’indexation, agrégateurs).

Exemple chiffré (scénarios)

Imaginons deux sites identiques en terme de contenu et d’audience humaine :

  • Site A : 10 000 visites/mois, 1 To de bande passante consommée dont 40 % par des scrapers.
  • Site B : 10 000 visites/mois, 600 Go de bande passante consommée, bots négligeables.

Avec une tarification brute par bande passante, Site A paierait bien plus que Site B malgré des visites humaines identiques. En ajustant la facturation pour exclure la bande passante consommée par des bots identifiés, l’écart de coût se réduit et la tarification devient juste par rapport à la valeur réelle générée.

Que surveiller après la migration vers une option basée sur la bande passante ?

Si vous choisissez un hébergement qui propose ce type d’option, voici quelques indicateurs à suivre :

  • Volume de bande passante exclu : combien de données ont été identifiées comme provenant de bots ?
  • Taux de fausse détection : des services ou utilisateurs légitimes ont-ils été classés comme bots ?
  • Variations des métriques SEO : amélioration de la qualité des données analytiques (taux de rebond réel, pages/session).
  • Coût total de possession : économies réalisées vs. coûts additionnels pour des services anti-bots premium.

Questions fréquentes (FAQ rapide)

Les bots de moteurs de recherche sont-ils exclus du calcul ?
Cela dépend de la méthode de classification de l’hébergeur. Les bots d’indexation légitimes peuvent être distingués et ne pas être comptés comme « mauvais » bots, mais il faut vérifier la politique et la manière dont sont gérées les entités identifiées.

La solution élimine-t-elle totalement le risque de surcoût ?
Non. Elle réduit fortement le risque lié aux bots identifiés, mais les attaques très sophistiquées et certains services tiers peuvent encore générer des coûts. La surveillance et la prévention restent nécessaires.

Est-ce bénéfique pour tous les types de sites ?
Principalement pour les sites exposés aux scrapers, aux sites média ou aux plateformes avec beaucoup de contenu statique. Pour de petits blogs avec trafic humain faible et peu ciblés par les bots, l’impact pourra être moindre.

Conclusion — un pas vers plus de transparence dans l’hébergement

La décision de Kinsta d’exclure de la facturation la bande passante liée aux bots malveillants est un signe que le marché de l’hébergement évolue pour mieux refléter la réalité technique du web. En tant que professionnel du développement et du SEO, j’apprécie particulièrement l’accent mis sur la transparence et la flexibilité : offrir le choix entre tarification par visites et par bande passante, tout en collaborant avec des acteurs spécialisés comme Cloudflare, aide les propriétaires de sites à maîtriser leurs coûts et à obtenir des données de trafic plus propres pour leurs analyses.

Cependant, cette mesure ne dispense pas d’adopter une stratégie globale de protection et d’optimisation : caching, CDN, WAF, monitoring et règles adaptées restent des éléments indispensables pour limiter durablement l’impact des bots et préserver la performance des sites.

Références